La pratique est courante et semble d’ailleurs s’ériger en règle politique au Bénin. Les changements de discours tous azimuts selon les circonstances, des revirements spectaculaires sans réserve, c’est le commun des acteurs politiques béninois. Quoiqu’elle ne soit pas l’apanage du Bénin, la pratique semble s’observer avec acuité au bénin surtout depuis 2016. Des personnalités, acteurs politiques tournent cosaque et changent brusquement d’avis. Mais dans le lot, certains font l’exception. Contrairement à ces nombreux acteurs qui renoncent à leur engagement et à leur vision au moindre changement et sont prêts à ingurgiter avec appétit leurs vomissures, Valentin Djènontin, Komi Koutché, Fatouma Amadou Djibril et Norénou Atchadé se révèlent sous le pouvoir de Talon comme des intrépides dont la vision est loin de se résumer à leur personne.
Valentin Djènontin
Ancien ministre et député, Valentin Djènontin n’aurait pas manqué les opportunités pour rejoindre la barque de la rupture. Mais le religieux devenu acteur politique du fait de son aura est resté égal à lui-même. Plusieurs années en exil, l’ancien ministre de Boni Yayi atteste de sa logique dans ses choix de gouvernance. L’homme, malgré les contraintes de sa vie d’exilé n’a pas renoncé à ses convictions. Visiblement, le natif de Covè croit dur comme fer en son modèle de gouvernance qu’il pense proposer à son pays.
Komi Koutché
C’est l’une des figures emblématiques de l’opposition farouche au régime du pouvoir Talon. Concurrent déclaré de Patrice Talon depuis les premières heures de l’arrivée de celui-ci, ‘‘l’exilé politique” continue de porter sa croix. Condamné à 20 ans par contumace, l’ex argentier national aurait pu faire profil bas pour bénéficier des bonnes grâces à l’ombre de la rupture comme c’est presque devenu un principe désormais au bénin, mais le fils d’Atokolibé – il ne le cache pas-, bien qu’affaibli, n’a pas courbé l’échine. Plusieurs acteurs politiques ont fait des revirements spectaculaires devant le rouleau compresseur, mais KK semble motivé par une vision qu’il ne compte abandonner malgré le poids de la croix qu’il porte depuis plus de 5 ans.
Fatouma Amadou Djibril
Une battante femme, aussi en exil. L’ancienne patronne du Ministère de l’agriculture semble refuser de troquer son retour d’exil contre l’abandon de son combat politique. La native de Kandi tient, jusqu’ici. Des hommes et femmes abdiquent et changent de discours en fonction des circonstances mais Fatouma Amadou Djibril prouve bien le contraire. Tel un félin qui cible sa proie, la fille de Dendi-ganda a les yeux rivés sur ce qu’elle pense meilleur pour les béninois, ce qui n’est visiblement une question d’intérêt personnel.
Nourou-Dine Saka Saley
De la logique, de la constance et de la conviction. Le jeune acteur aux cheveux blancs ne vacille pas. Certes le juriste et consultant international a combattu le mode de gouvernance sous Yayi pour l’avènement du régime de la rupture qu’il critique depuis les premiers actes de ses désormais anciens alliés, mais Ndss reste constant dans ses dénonciations. Quelque soit sa couleur politique, celui qui se fait appeler ‘‘opposant Tchigan’’, ne fait pas de la dentelle dans ses observations et réactions.
Léhady Soglo
Peu de personnes pouvaient croire à sa résistance jusqu’ici. Traqué, recherché et poursuivi par le pouvoir de Cotonou, le Béninois devenu par la force des choses Parisien, refuse de lâcher prise. L’ancien maire de la capitale économique du Bénin n’a pas encore jeté l’éponge. Léhady Soglo de son lieu d’exil s’abstient de chanter à la gloire de la rupture. Et pourtant ! Des occasions de rapprochements ne manqueraient pas avec le pouvoir pour lequel s’est battu son géniteur.
