Impossible de dépenser une pièce de 250 francs CFA à Malanville. Souvent cité comme le deuxième pôle commercial du Bénin après Cotonou, la ville frontalière au Niger et au Nigeria n’est pas favorable à l’usage de la pièce de 250 francs. Malgré les assurances et parfois des rappels à l’ordre des voix les plus autorisées, la population n’entend pas d’une bonne oreille l’acceptation de la pièce pourtant émise par la Banque centrale des états de l’Afrique de l’ouest (Bceao), encore légale dans l’espace de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa).
«Je viens de me rendre compte que je ne peux pas dépenser la pièce de 250», réalise un voyageur en transit à Malanville, après des tours dans plusieurs boutiques, avec en main deux pièces de 250 francs. S’étonner du rejet de la pièce dans cette région du nord-bénin, relève de l’extraordinaire pour les autochtones. «Donc vous ne savez pas que 250 n’est pas acceptée ici?», s’étonne une vendeuse, la soixantaine, devant son étalage. «Personne n’accepte cette pièce de monnaie», poursuit-elle.
«J’en disposait à la maison. J’ai dû les dépenser à Parakou, lors d’un déplacement au centre du pays», confie Soufiane un conducteur de camion. Ce dernier fait comprendre à Espace Media que la situation est pareille à Kandi, chef-lieu du département de l’Alibori, «Pour ne pas dire dans tout le département », indique-t-il.
Les messages des autorités sans effets
Pourtant les autorités rappellent les usagers à l’ordre. Pas tard que ce vendredi 07 octobre, il circule sur les réseaux sociaux un communiqué en date du 06 octobre 2022 signé par Hermann Orou Takou, le Directeur de cabinet du ministre de l’économie et des finances, rappelant à la population que «le refus des pièces de monnaie ayant cours légal dans un état membre de l’Umoa est puni par les textes en vigueur». Ce message n’est pas nouveau face à la phobie des pièces et billets de banque ayant perdu leur éclat. Le rejet devenu presque la norme au Bénin malgré les mises en garde.
