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Législatives 2023 : « Voter pour l’argent, c’est encourager certains hommes politiques à se familiariser aux pratiques…», exhortation de M. Adjanou, extrait N°10.

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Élections législatives de 2023 au Bénin

EXHORTATION À L’ENGAGEMENT CITOYEN

Extrait Nº 10

Aller voter, c’est s’engager

Voter, c’est s’engager   

Toute élection qui se limite essentiellement à la séduction de l’argent est source de perdition pour les citoyens. 

En effet, l’argent ne saurait équivaloir aux valeurs recherchées chez un candidat. Voter pour l’argent, c’est renier le sens de l’effort ; c’est tisser progressivement les cordes de la pauvreté, de la déchéance, consciemment ou inconsciemment ; c’est, cultiver petitement dans l’esprit de la communauté le réflexe du vol, du mensonge, de la paresse, de la facilité, de la cupidité… Tous ces maux ne conduisent pas au progrès. On lit à ce propos :

« Il nous faut nous engager à devenir des hommes nouveaux, d’esprit et de mentalité, pour un vrai renouveau de notre pays. Et nous pouvons déjà l’entreprendre en nous refusant à des pratiques malhonnêtes bien connues, et que l’on ne cesse pourtant de dénoncer ouvertement à chaque scrutin. Suivre aveuglément un candidat pour sa seule appartenance au parti d’un fief ou pour ses largesses, promettre malicieusement son vote à tout candidat en campagne dans le quartier ou le village, afin de lui soutirer argent et autres dons en nature, c’est endosser la grave responsabilité du recul et, à terme, de l’échec de la démocratie chez nous… Le bien n’a pas de couleur partisane ; il s’impose à l’intelligence éclairée et à la conscience droite ». (Conférence Episcopale du Bénin, “des femmes et des hommes nouveaux pour un vrai renouveau, Message des Evêques du Bénin pour les Elections législatives de 2003”, Cotonou, Mars 2003, p. 10.)

Voter pour l’argent, c’est encourager certains hommes politiques à se familiariser aux pratiques frauduleuses, douteuses débouchant inexorablement sur l’enrichissement illicite, la corruption, le favoritisme, l’impunité… ; c’est envelopper la misère qui sera plus tard exposée et «instituée » ; c’est renoncer à sa particularité humaine ; c’est chosifier sa raison, sa volonté, sa conscience, son intelligence, sa sagesse ; c’est corrompre son esprit ; c’est se déposséder de sa capacité agissante.

Voter pour l’argent, c’est vendre à vil prix son arme de combat pour croupir et sombrer plus tard dans la paupérisation…

Voter pour l’argent, c’est renoncer au bien et épouser le mal ; c’est prévoir la démolition progressive de soi-même, ensuite celle de ses concitoyens ; c’est trahir car en agissant ainsi au nom des autres compatriotes ne pouvant pas exercer ce droit, les auteurs (d’une telle pratique) compromettent dangereusement l’avenir et le devenir des « passifs » du processus électoral.

L’argent ne développe pas. L’homme, animal politique, s’en sert plutôt pour construire. Seuls les hommes compétents, vertueux, travailleurs, font progresser leur pays. Dans le contexte d’une élection, le vote n’est en aucun cas un travail qu’un citoyen accomplit ; et s’il en était, puisqu’il réclame réflexion, sa récompense ne saurait être le nerf de la guerre. 

Le vote est un droit en même temps qu’il est un devoir, une obligation, un impératif. Sa valeur n’est pas pécuniaire : le vote, c’est le service que ne peut se refuser un citoyen s’il se sent appartenir à une nation. C’est un acte pour signifier son sens d’appartenance à son pays. C’est justement dans l’intention de s’acquitter de ce devoir que la question de sa responsabilité se pose. Ce que le vote offre aux citoyens est plus prometteur que ce qu’il pourrait recevoir comme « récompense momentanée ». Mais, ce qui n’est pas encore à sa portée et qu’il est appelé à garantir par un procédé par lequel il est fortement impliqué, c’est le meilleur, le bien-être sous toutes ses formes ; un bien-être qui se construit à bout d’efforts et de sacrifices librement consentis. Le vote est un acte patriotique.

Extrait de “Législatives de 2023, à qui confier le Parlement béninois ?”, Ouvrage de l’essayiste Mathieu Adjanou, sous presse. mathieuadjanou@yahoo.fr. 97 54 18 88

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